mercredi 23 septembre 2009

LES GNAOUAS - Figure légédaire d'Essarouira



PRÉSENTATIONS DES GNAOUAS

LEURS ORIGINES :

Les Gnaouas ou Gnawas sont les descendants d'anciens esclaves issus de populations d'origines d'Afrique Noire (Sénégal, Soudan, Ghana...) Il furent amenés par les anciennes dynasties qui ont traversé l'histoire du Maroc et plus rarement de l'Algérie et de la Tunisie, en commençant par l'empire Almohade pour les travaux et les bâtiments des palais et le renforcement des armées. La constitution en confréries des gnaouas à travers le Maroc s'articule autour de maîtres musiciens (les Mâallems), des joueurs d'instrument (quasi exclusivement les qraqech - sorte de crotales - et le gambri), des voyantes (chouaafa), des médiums et des simples adeptes. Ils pratiquent ensemble un rite de possession syncrétique (appelé Lila au Maroc, Diwan en Algérie) et où se mêlent à la fois des apports africains et arabo-berbères pendant lequel des adeptes s'adonnent à la pratique des danses de possession et à la Transe.





Leur saint patron est Sidi Bilal, c'est le premier esclave qui fut libéré par le prophète Mahomet pour devenir le premier muezzin (celui qui fait l'appel à la prière) de l'Islam. Ils se sont ensuite métissés à la population locale et se sont formés en confrérie pour créer un culte original mélangeant des apports africains et arabo-berbères.

On dit des Gnawa qu'ils sont "africains par la sève et maghrébins par la greffe".

Le Festival Gnaoua d'Essaouira est un festival musical qui se tient en début de chaque été dans la ville marocaine d'Essaouira. Le festival met en scène les grands Mâalemines (Maîtres) Gnaoua qui jouent la musique mystique et sacré des Gnaouas. Quelques centaines de milliers de visiteurs du monde entier sont attirés par ce grand évènement musical. Les festivités se déroulent dans toute la ville et principalement au niveau des deux grandes portes de la médina (place Moulay el Hassan, et Bab Marrakech), où sont installées les deux plus grandes scènes. Essaouira est méconnaissable durant ce festival : toute la ville vit "dans la fièvre gnaoua".

Ce festival a pour but le métissage culturel et musical, et propose une excellente sélection d'artistes venus du monde entier pour mêler leur musique à celle des gnaouis. c'est aussi l'occasion pour de jeunes artistes locaux de faire leur apparition devant un large publique

Le festival est entièrement gratuit, et seuls certains concerts privés sont payants, appelés les Lilas (nuits).

La première édition du festival a été un vrai succès, elle s'est tenu 21 au 24 juin 1998, et a attiré près de 20 000 estivants.

Selon de vieux et rares érudits Gnaouis, la musique et les rituels Gnawas, tireraient leurs origines du Vaudou. Ces pratiques ont du se métamorphoser pour survivre et adopter l'islam comme religion afin d'assurer leur continuité (de même pour leurs cousins qui ont dû adopter le christianisme en Amérique).

Pendant la période coloniale, plusieurs chercheurs et anthropologues tentent de comprendre et de classifier le système religieux au Maghreb. Les Gnawa sont, dès la fin du XIXe siècle, identifiés comme une confrérie religieuse populaire dont les pratiques thérapeutiques sont l'héritage de cultes animistes subsahariens « importés » par les générations d'esclaves installés au Maroc.

En effet, les travaux sur le culte des saints maghrébins ou sur la traite négrière en terre d'islam ont tenté d'identifier la provenance de cette communauté et de ses pratiques rituelles en explorant l'origine du mot « Gnawa ». L'explication fournie par Maurice Delafosse en 1924, est restée pendant longtemps l'unique référence étymologique du mot et fut adoptée par des générations de chercheurs. Selon Delafosse, l'expression berbère akal-n-iguinaouen qui signifie pays des Noirs, aurait donné naissance au mot Guinée et au mot « Gnawa » par ressemblance phonétique. Gnawa, signifierait donc Homme noir ou venant du pays des Noirs.

Toutefois, en l'absence de données historiques probantes, seules cette parenté phonétique a permis d'appuyer l'hypothèse de l'origine subsaharienne de cette communauté et de ses rituels. Les chercheurs contemporains admettent qu'il est difficile aujourd'hui d'identifier l'origine des Gnawa à partir de leur nom, d'autant plus qu'ils ne sont pas tous noirs, arabes ou musulmans. Il existe également des Gnawa berbères et des Gnawa juifs. De même que d'autres confréries religieuses, dites d'anciens esclaves, apparentées aux Gnawa du Maroc, existent bel et bien mais sous des noms différents : en Algérie (Diwan), en Tunisie (Stambali), dans le Fezzan lybien (Sambali) et même en Égypte (Zar).

Afin de répondre à la question des origines de la communauté gnawa et de ses rituels, il est nécessaire de se tourner vers la structure du système religieux au Maroc et vers l'histoire de la traite négrière en terre d'islam. Ainsi, la fréquence des rencontres et des déplacements entre l'Afrique noire et blanche ne se limite pas aux échanges de communautés serviles. Ces échanges dans les deux sens n'ont pu que favoriser les relations entre les deux Afrique et préparer progressivement l'émergence de confréries telles que les Gnawas au Maroc, les Diwan en Algérie ou les Stambali en Tunisie. De même que les ressemblances certaines entre les pratiques rituelles des Gnawas et celles des confréries soufis marocaine prouvent une véritable parenté spirituelle qui exclue la thèse d'un syncrétisme où une religion extérieure se serait simplement accommodée à une religion dominante. Il s'agit de la constitution complexe et progressive d'une communauté et d'une pratique religieuse, sur une longue période, par « strates diverses et par apports semblables »[1]. Il est plus judicieux de parler ici, pour répondre à la question des origines de cette communauté et de ses pratiques, d'une « synthèse » plutôt que d'une forme d'accommodation, de métissage ou de syncrétisme.

Et les Gnaouas reviennent de loin, ils étaient sous-estimés artistiquement, considérés comme de simples troubadours, ou même des mendiants, et marginalisés socialement. Beaucoup de Marocains n'avaient qu'une idée très floue de l'histoire de cette confrérie particulière. Mais, heureusement les temps et les mentalités changent.

Aujourd'hui, ils sont considérés comme des artistes à part entière. Ils sont respectés, admirés, invités à se produire aux quatre coins du monde. Considérés comme des porteurs d'un art, un vrai. Plus encore, la société marocaine a compris qu'elle pouvait tirer des leçons de l'esprit authentique des Gnaouas.
Aujourd'hui, les Marocains ont enfin compris que l'art Gnaoui est un patrimoine millénaire qu'il faut préserver à tout prix.




http://www.festival-gnaoua.net/

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